
Nous ressentons tous en nous ce que les Portugais appelle « saudade », une envie inexplicable, un désir de l’âme sans nom et énigmatique, et c’est ce sentiment qui vit dans le royaume de l’imagination et de l’inspiration, et c’est le terrain propice aux chansons tristes, aux chansons d’amour.
Nick Cave
La nostalgie
Le plus difficile n’est pas de voyager seule mais c’est le retour après un long voyage ou un tour du monde. La nostalgie est très forte et ça peut être dur de passer à autre chose.
Hier, j’ai lu un article dans le magasine Flow sur la « saudade ». Selon une amie brésilienne, c’est très proche de la nostalgie et c’est souvent un sentiment positif quand on pense à quelque chose qui nous manque et qui fait chaud au cœur. Et parfois, c’est triste parce que l’on sait que c’est quelque chose que l’on ne vivra plus. C’est une tristesse à la fois douce et complexe.
J’ai beaucoup ressenti cette émotion, quand je suis revenue en France après plus de 2 ans de voyage en Australie et en Asie. J’ai déprimé pendant plusieurs mois, j’ai pensé à tout ce que j’avais vécu lors mon voyage. J’avais vu des paysages grandioses, j’avais réaliser des choses pour la première fois de ma vie comme faire de la plongée sous-marine dans la barrière de corail en Australie. J’avais noué des amitiés fortes. Quand on est à l’autre bout du monde loin de sa famille et de ses amis, on se rapproche plus facilement des gens.
Le retour à la réalité
Voyager seule a été un apprentissage sur moi-même. J’étais libre, autonome et je n’avais pas de contraintes. Je faisais ce que je voulais et j’allais où je voulais. J’avais confiance en moi et en la vie. Je vivais au jour le jour.
Et c’est pour ça que revenir en France chez ma mère a été un dur retour à la « réalité ». Fini les grands espaces et bonjour les bâtiments maussades des grandes villes. Je n’avais pas beaucoup d’euros. J’ai déprimé pendant plusieurs mois. J’avais économisé des dollars australiens et je gardais cet argent pour mon prochain voyage en Asie et en Amérique du Sud. Je savais déjà que j’allais repartir.
Avant mon retour de voyage d’Amérique du Sud, je m’étais préparée psychologiquement et ça s’était bien passé. Voici mes conseils pour bien gérer un retour de voyage.
Revenir au printemps ou en été
La première fois, je suis revenue en octobre et la deuxième fois, j’ai refait la même erreur, je suis rentrée en décembre. Le mauvais temps et le froid, ça fait vraiment un coup au moral. Surtout que je revenais de pays chauds.
Passer du temps avec ses proches
En voyageant seule, j’ai rencontré énormément de monde, j’étais très sociable. Mais quand je suis revenue de mon premier voyage, je ne voulais pas sortir. Je m’étais renfermée sur moi-même. Ce que j’avais développé pendant mon voyage comme la confiance, l’ouverture d’esprit, l’altruisme, je l’avais « oublié ». Les personnes que je voyais souvent à mon retour étaient une amie et son enfant. Et ça m’a fait du baume au cœur de passer du temps avec eux sinon j’aurais été top dépressive.
Faire des activités que l’on aime
Quand je voyageais, je faisais plein de choses que j’aimais. Je ne m’ennuyais pas. Et il faut rester dans cette dynamique et faire des activités qui nous plaisent comme faire du sport, lire…
Aller à des rencontres de voyageurs
Quand je raconte mes péripéties à mes proches qui n’ont pas fait de long voyage, ils ne peuvent pas comprendre ce que j’ai vécu. C’est normal. Il existe des rencontres de voyageurs à Paris. Partager ses expériences avec d’autres voyageurs, est enrichissant et ça fait du bien d’être compris. Pour le moment, je n’ai pas participé à des rencontres de voyageurs à Paris. Après l’Amérique du sud, j’ai revu des amis français que j’avais rencontré à l’étranger et ça m’a fait plaisir de les revoir.
Vivre le moment présent
Voyager seule pendant 4 ans a été une expérience enrichissante. C’était une étape importante de ma vie. J’ai plein de bons souvenirs et je ressens de la gratitude pour tout ce que j’ai vécu. La vie évolue. On ne peut pas être dans le même état d’esprit. Vivre dans le passé, ne permet pas d’avancer dans la vie. Ce qui compte, c’est le présent et dans le quotidien, on peut également vivre des belles expériences avec les personnes qui nous entourent.